
Puis-je transmettre la COVID-19 à mon bébé en l’allaitant ? Et si je ne souhaite pas allaiter ? Développera-t-il une immunodéficience ? Tout ce que vous devez savoir si vous avez contracté la COVID-19 et que vous avez un nouveau-né à la maison.
Nombreux sont les futurs ou jeunes parents à s'inquiéter des effets potentiels du coronavirus sur leur nourrisson. La maladie peut-elle se transmettre par le lait maternel ? Et si vous choisissez le biberon, qu’en est-il ? Sara Bergman, sage-femme, et Maria Frid, pédiatre, nous expliquent tout ce qu’il faut savoir et répondent aux questions les plus fréquemment posées. Les médecins et les scientifiques en apprennent un peu plus tous les jours à propos du coronavirus, et les réponses de Sara et Maria reflètent l’état actuel des connaissances.
Il n’a pas été prouvé que le virus puisse se transmettre par le lait maternel. Si vous avez envie d’allaiter votre nourrisson, alors n’hésitez pas : cela vous permettra de nouer des liens avec lui, de le réconforter et de le rassurer. C’est également une façon naturelle d’offrir à votre enfant le contact peau à peau dont il a besoin. Toutefois, n’oubliez pas de vous laver régulièrement les mains, et essayez de ne pas tousser ni éternuer dans sa direction. Votre sage-femme pourra être de bons conseils sur le sujet alors n’hésitez pas à lui en parler.
Excellente question ! C’est parce qu’il ne s’agit pas des mêmes types de fluides. Les sécrétions nasales servent à garder les muqueuses propres et humides, et à évacuer les saletés et autres particules virales. Il est donc logique que ce fluide renferme une grande quantité de particules virales. Le lait maternel est quant à lui fabriqué par des glandes situées à l’intérieur du corps, qui n’ont aucun contact avec l’extérieur et ne sont donc pas exposées aux risques de contamination. Les cas étudiés n’ont pas permis de prouver clairement que le coronavirus soit excrété dans le lait maternel. Par conséquent, l’allaitement n’est pas considéré comme un vecteur potentiel de transmission. Ce sont les gouttelettes, en d’autres termes les sécrétions issues des voies respiratoires, qui sont la principale source de transmission chez les femmes allaitantes.
Demandez de l’aide pour tirer votre lait, que votre conjoint(e) pourra utiliser pour nourrir votre enfant au biberon. Si vous voulez quand même essayer d’allaiter, votre conjoint(e) pourra s’asseoir près de vous pour vous aider à tenir votre bébé. Ainsi, vous n’aurez à vous soucier que de garder votre bébé contre votre peau pendant que vous le nourrissez. Si votre conjoint(e) se charge de nourrir votre enfant, il/elle doit essayer de le faire peau contre peau : cette méthode est très importante pour les nourrissons car elle développe leur système immunitaire.
Les bébés présentant généralement des symptômes légers, ils peuvent très bien tomber malades sans que leurs parents le remarquent. Dans ce cas de figure, ils développent probablement des anticorps qui leur offrent un certain degré d’immunité contre la maladie. Toutefois, nous ne connaissons pas encore suffisamment bien le virus pour savoir combien de temps dure cette immunité.
Nous ne connaissons pas encore suffisamment bien la maladie pour répondre à cette question, et nous ne savons pas si les anticorps protègent systématiquement les malades contre une possible réinfection. La réponse immunitaire et les anticorps développés suite à une infection varient d’une personne à l’autre. Nous ne savons pas si un bébé peut développer des anticorps grâce à sa mère. Dans une nouvelle étude, des anticorps ont été détectés chez 3 bébés sur 108 dont la mère avait contracté la COVID-19 pendant la grossesse. Toutefois, nous ne savons pas encore à ce stade si cela crée une véritable immunité chez les nourrissons.
Les nourrissons naissent avec un système immunitaire totalement développé, ce qui signifie qu’ils peuvent développer une immunité contre la plupart des infections. En d’autres termes, les jeunes enfants n’ont pas un système immunitaire fragile : s’ils sont plus sensibles aux infections, c’est parce qu’ils n’ont jamais été malades et n’ont donc pas encore développé de mémoire immunitaire. Cette mémoire se crée à mesure que les bébés contractent différents types d’infections.
Pour compenser cela, ils naissent avec des anticorps, qui leur sont principalement transmis pendant la grossesse via le placenta. Ces anticorps « transmis » sont ensuite progressivement remplacés par ceux que les bébés développent eux-mêmes. Mais les anticorps contenus dans le lait maternel sont différents. Ils protègent mieux contre certains types d’infections, telles que les maladies diarrhéiques bactériennes. Cela est d’autant plus important dans les pays où les conditions de vie sont plus rudimentaires que les nôtres.
Vous pouvez tout à fait le faire ! Il est important de créer des liens étroits avec votre bébé afin qu’il se sente bien et en sécurité, et toutes les recommandations incitent les parents à passer le plus de temps possible au contact de leur nourrisson. Le peau à peau est d’ailleurs à privilégier, car cette méthode est excellente pour nouer des liens, rassurer les bébés et renforcer leur système immunitaire. Le peau à peau est une pratique importante, qui a d’ailleurs été intégrée aux protocoles de prise en charge des bébés prématurés. Mais comme toujours, il est indispensable de vous laver les mains régulièrement et de veiller dans la mesure du possible à ne pas tousser ni éternuer en direction de votre bébé.
Il est peu probable que le biberon soit contaminé par une autre personne, puisque seul votre bébé le mettra dans sa bouche. Essayez néanmoins de ne pas toucher la tétine, lavez-vous régulièrement les mains et suivez les recommandations générales de nettoyage et d’entretien des biberons.
Il est préférable que votre bébé n’entre pas en contact avec d’autres personnes, surtout si elles présentent des symptômes et que votre enfant vient de naître. Il est très peu probable que votre bébé développe une forme grave de la COVID-19, mais d’autres virus tels que le virus respiratoire syncytial pourraient s’avérer dangereux pour lui.
Afin de connaître en détail les prédispositions à date dans votre région, renseignez-vous auprès des autorités de santé.