Quand l’accouchement commence-t-il vraiment ? Les douleurs sont-elles permanentes ? Est-ce que c’est terminé quand le bébé est sorti ? Le corps travaille de diverses manières à chaque phase de l’accouchement. Nous vous expliquons ici ce qu’il se passe à quel moment.
Il est tout à fait naturel que les futurs parents aient envie de savoir combien de temps durera l’accouchement, comment il se déroulera et quelle sera l’intensité de la douleur. Malheureusement, il est impossible de répondre à ces questions, car chaque accouchement est unique et vécu de manière très personnelle. Oubliez donc toute planification et laissez-vous guider par la nature. Ce qui est sûr, c’est que l’accouchement se déroule en quatre phases à l’issue desquelles un bébé vient au monde.
L’accouchement est un processus composé de quatre phases qui correspondent aux différents états du corps lors de la naissance de l’enfant.
Dans la plupart des cas, l’accouchement est plus long chez les femmes qui donnent naissance à leur premier enfant, car le corps doit trouver ses marques. Lors du deuxième accouchement, le corps sait ce qu’il a à faire et le processus est en général plus rapide. C’est lors de la phase de latence que la différence est la plus importante : chez une femme primipare, le col de l’utérus s’ouvre généralement d’environ un centimètre par heure, ce qui tend à être beaucoup plus rapide pour le deuxième enfant. La perte du fameux bouchon muqueux est l’un des premiers signes qui annoncent le début de la phase de latence et du travail : chez certaines femmes cela prend la forme de sécrétions plus importantes, chez d’autres c’est une masse gélatineuse qui atterrit dans la culotte.
Lorsque les contractions commencent à s’intensifier, c’est que la phase de latence a commencé et que les neuf mois d’attente fébrile touchent à leur fin. Au début, les contractions sont faibles, irrégulières et de durées variables. Comme indiqué, cette phase généralement plus longue chez les primipares peut durer de quelques heures à 24 heures. En revanche, elle peut être inexistante lors de l’accouchement suivant.
Les contractions s’intensifient progressivement. Les muscles de l’utérus travaillent à plein régime, tandis que le col de l’utérus se raccourcit et s’élargit. Les cinq premiers centimètres sont ceux qui prennent généralement le plus de temps. Les ligaments qui maintiennent les os du bassin sont étirés et écartés. Dans le même temps, le col de l’utérus se ramollit, se déplace vers l’avant et commence à s’effacer (ou à se raccourcir).
La majeure partie de la phase de latence se déroule à la maison. Les douleurs sont de plus en plus intenses, mais il faut essayer de se détendre. Vous pouvez prendre des comprimés antidouleur contenant du paracétamol. La chaleur et les massages peuvent également vous soulager. Quand les contractions commencent, appelez la maternité pour que le personnel puisse se préparer à vous accueillir pour l’accouchement.
Au cours de cette phase, le col de l’utérus s’ouvre complètement pour laisser passer le bébé. Il s’ouvre à 10 cm et les contractions s’intensifient encore. Elles sont plus longues et plus régulières. C’est le moment de vous rendre dans la salle de travail, car vous aurez peut-être besoin d’aide pour gérer la douleur. Si le liquide amniotique ne s’est pas encore écoulé, cela ne devrait plus tarder. Au terme de la phase de dilatation, la tête du bébé s’engage dans le petit bassin, qui est particulièrement étroit. Il est alors courant de ressentir une forte pression sur le bassin ainsi que des nausées, voire des vomissements.
C’est le moment où l’on sent généralement que l’on perd le contrôle, que ça suffit : le bébé n’a qu’à rester dans mon ventre, je mets ma veste et je rentre à la maison. Ou bien on crie que l’on souhaite être endormie et ne se réveiller que lorsque tout est fini. On est envahi par la colère, la frustration, on devient irritable, car la douleur semble intolérable. Votre partenaire peut en faire les frais, ainsi que la sage-femme ou d’autres personnes présentes dans la pièce. C’est tout à fait normal, vous n’avez pas à vous inquiéter ! Essayez de respirer, écoutez les paroles rassurantes et encourageantes de votre entourage et laissez la sage-femme vous aider à retrouver la force (car il en faut plus que vous ne l’imaginez) et l’énergie nécessaires pour affronter la prochaine phase avant de tenir votre bébé dans vos bras.
Le bébé progresse vers le bas et l’extérieur, et vous pouvez adopter différentes positions pour l’aider dans sa descente. Ce n’est pas encore le moment de commencer à pousser. Il s’agit plutôt de faciliter (ou d’endurer pour être honnête) la progression du bébé dans le canal de naissance. C’est seulement lorsque la tête du bébé appuie sur le plancher pelvien que vous pouvez commencer à pousser. Vous saurez quand le moment est venu, car la douleur change de nature. Vous ressentirez une forte pression dans le bas du dos, un peu comme si vous aviez envie de déféquer, à laquelle votre corps répondra par une poussée.
La durée de l’expulsion qui permet au bébé de sortir est variable. Elle dépend de nombreux facteurs, tels que la force qu’il vous reste ou votre état de relaxation. La sage-femme est là pour vous aider, vous guider et vous indiquer le moment où il faut pousser. Lorsque la tête du bébé est sortie, le reste du corps suit généralement après une ou deux contractions. Cette phase se termine donc par le miracle de la vie. L’enfant est né, ses poumons se remplissent d’air et vous pouvez enfin commencer votre vie ensemble hors de l’utérus. Étonnamment, la douleur disparaît presque totalement à cet instant, ce qui surprend et soulage généralement les jeunes mamans.
Quelque temps après la naissance du bébé, le placenta est décollé et expulsé à son tour. Pour se faire, l’utérus se contracte et vous ressentirez de nouvelles contractions. La sage-femme s’en apercevra et vous indiquera que le moment est venu d’expulser le placenta et les membranes qui enveloppaient le bébé. Ces contractions vous paraîtront toutefois faibles par rapport à celles que vous venez d’endurer. Lorsque le placenta se décolle de la paroi utérine, celle-ci peut commencer à saigner. La sage-femme appuiera alors sur votre abdomen pour s’assurer que l’utérus se contracte correctement. Le placenta est ensuite examiné pour s’assurer qu’il est sorti dans son intégralité, car tout résidu peut provoquer des infections et des saignements ultérieurs dans l’utérus.
Une fois l’accouchement terminé, une sage-femme contrôlera vos organes génitaux et suturera les éventuelles ruptures, ce qui se fait toujours sous anesthésie. Si la rupture est importante, elle sera suturée par un obstétricien. Vous pourrez ensuite vous doucher, vous changer, vous détendre et profiter de la magie de ce qui vient de se produire : un bébé est né et avec lui, une famille.